Vainqueur 7-1 d’un Brésil catastrophique ce mardi à Belo Horizonte, la Mannschaft a validé sans le moindre problème son ticket pour sa première finale de Coupe du monde depuis 2002. C’était justement face à la Seleção, qui était venue à bout de la sélection allemande sur le score de 2-0. Dimanche, les coéquipiers de Toni Kroos auront donc la possibilité de rapporter la première Coupe du monde au pays depuis 1990. Ce sera face à l’Argentine ou aux Pays-Bas, qui s’affrontent mercredi soir à São Paulo (22 heures, heure française).

En deuil. Après avoir espéré du fond du cœur, durant toutes ces dernières années, remporter une Coupe du monde chez eux, les Brésiliens ont finalement été sortis de la pire des manières ce mardi soir à Belo Horizonte en étant complètement humiliés par les Allemands, déjà vainqueurs 5-0 à la mi-temps de la rencontre (7-1, score final). C’est la plus grosse défaite en demi-finale de l’histoire de la Coupe du monde.

Pourtant, les Brésiliens sont rentrés tambour battant dans la rencontre. Ils ont immédiatement tenté d’imposer leur rythme, imposant un pressing haut et se projetant rapidement vers l’avant. Le problème, c’est que ce genre d’approche n’est pas sans conséquence. Il a suffi au milieu allemand de récupérer le ballon pour trouver en une passe ses joueurs offensifs et mettre dans un état de panique toute l’arrière-garde brésilienne.

« Klose your mouth »

À la 9e minute, Khedira et Müller en profitent d’ailleurs pour se projeter rapidement vers la cage de Julio César. C’est d’ailleurs sur le corner qui a suivi que le buteur du Bayern Munich a ouvert le score en reprenant sereinement du plat du pied, après avoir été laissé libre de tout marquage au second poteau (1-0, 11e).  Après Zidane en 1998 ou Henry en 2006, c’est cette fois Müller qui a profité du laxisme brésilien pour ouvrir le score et poser le premier clou sur le crucifix auriverde.

Derrière, c’est la débandade totale chez les troupes de Scolari. À la 22e minute, Miroslav Klose concrétise une nouvelle fois les offensives allemandes et trouve le chemin des filets en deux temps (2-0, 23e), rentrant par la même occasion dans l’histoire en inscrivant le 16e but de sa carrière en Coupe du monde (Ronaldo, l’ancien meilleur buteur de la compétition, s’était arrêté à 15). Les Brésiliens sont à terre, la tête dans le sac, et semblent beaucoup trop fébriles défensivement pour espérer quoi que ce soit.

Des larmes, pour toujours

Dans la foulée, l’Allemagne écrase un peu plus le Brésil par le biais d’un autre Munichois. À la réception d’un centre à ras de terre de Lahm, c’est Kroos qui reprend du pied gauche en force et trouve à son tour le chemin des filets (3-0, 24e). Tout juste deux minutes plus tard, c’est ce même Kroos qui s’offrira un doublé (4-0, 26e), avant que Khedira n’apporte sa contribution à l’humiliation en portant le score à 5-0 juste avant la demi-heure de jeu (29e). En à peine six minutes, c’est toute une nation qui a sombré et perdu tout espoir. Celui de voir une sixième étoile briller sur le maillot de la sélection nationale.

En seconde période, Schürrle, rentré à l’heure de jeu à la place de Klose, y est même allé de son doublé (69e, 79e, 7-0), enfonçant un peu plus une équipe jaune et verte au fond d’un gouffre que la Mannschaft n’a cessé de creuser tout au long du match. La maigre et inutile réduction de l’écart d’Oscar en fin de rencontre n’y changera rien (90e, 7-1). Les absences cumulées de Thiago Silva et de Neymar ont peut-être eu un impact non-négligeable, mais l’écart entre les deux formations a semblé tellement abyssal ce mardi soir qu’il serait malhonnête et risible de se focaliser sur ces dernières.

Cette défaite constitue sûrement l’un des plus gros désastres de toute l’histoire du football brésilien. Celle concédée en finale du Mondial 1950, déjà sur leurs terres face au voisin uruguayen (2-1, a.p.), avait marqué l’histoire de la Seleção. Le 7-1 désastreux de ce mardi soir devrait avoir un impact au moins aussi important. Une Coupe du monde contestée par une large frange de la population, et une Coupe du monde dont le Brésil sort finalement de la pire des manières après n’avoir jamais convaincu. Les Allemands ont marché sur les Brésiliens, sans qu’aucun d’entre eux n’ait son mot à dire. Éternelles, elles le seront peut-être. Mais quoi qu’il advienne, il leur en faudra, du temps, pour oublier ces larmes… Celles de tout un peuple.

Raphaël Copin