Grâce à un but de Mario Götze en prolongations de cette finale de Coupe du monde face à l’Argentine (113e, 1-0), l’Allemagne réécrit une page de son histoire en ajoutant un quatrième Mondial à son actif (1954, 1974, 1990 et 2014). Vingt-quatre ans après leur dernier succès (c’était déjà face à l’Albiceleste, au Stadio Olimpico), la Nationalmannschaft rejoint ainsi l’Italie dans le cercle très fermé des quadruples vainqueurs de la plus prestigieuse des compétitions internationales, juste derrière le Brésil et ses cinq étoiles. 

Enfin ! Après une défaite en finale du Mondial coréen en 2002 face au Brésil et deux échecs consécutifs en 2006 puis 2010 au stade des demi-finales, l’Allemagne est enfin allé jusqu’au bout de ses ambitions en s’imposant 1-0, après prolongations, face à une valeureuse mais stérile équipe d’Argentine. Les coéquipiers de Philipp Lahm sont allés chercher un trophée que toute une génération attendait. Ils sont entrés dans l’histoire de tout un pays.

Le meilleur match du Mondial pour l’Argentine

L’Albiceleste a formidablement entamé cette finale de Coupe du monde. Après un premier quart d’heure très rythmé, c’est d’ailleurs Gonzalo Higuain, l’avant-centre du Napoli, qui se procure la première grosse occasion de la rencontre. Alors que Kroos remet maladroitement de la tête derrière lui, l’attaquant argentin, surpris de récupérer la sphère, se présente seul face à Neuer mais rate totalement sa frappe qui s’écrase à droite des cages gardées par le portier du Bayern Munich (21e). Dix minutes plus tard, Gonzalo inscrira même un but, logiquement refusé pour une position de hors-jeu.

L’Argentine a sûrement réalisé la meilleure mi-temps de sa compétition, mais l’Allemagne n’a pas démérité non plus. Comme on pouvait s’y attendre, les Allemands ont globalement mis le pied sur le ballon. Ils ont simplement buté sur une formation argentine bien en place. Peu avant la pause, sur un corner frappé par Muller, Höwedes, esseulé, est à la réception et place sa tête qui termine sa course sur le montant de Romero (43e). Après avoir combattu pendant les quarante-cinq premières minutes, les combattants repartent finalement dos à dos au vestiaire.

L’aboutissement d’une génération

Malgré une domination globale de la Mannschaft, et malgré un tampon spectaculaire de Neuer sur Higuain non sanctionné (57e), c’est sur un score nul et vierge que les deux formations se sont séparées au terme des 90 minutes. Une fois n’est pas coutume, c’est aux prolongations que le tournant a eu lieu dans cette finale de Coupe du monde. À la 97e minute, Palacio aurait même pu profiter d’une sortie ratée d’Hummels pour ouvrir le score, mais sa tentative de lob passait finalement à gauche du but allemand. C’est finalement Mario Götze, entré en jeu à la 88e minute de jeu, qui libéra toute la sélection allemande. Libre de tout marquage à quelques minutes du terme de la rencontre, Schürrle élimine Zabaleta et centre pour le milieu offensif du Bayern au premier poteau, qui devance Demichelis et enchaîne d’un superbe contrôle poitrine-reprise du gauche (113e, 1-0).

Cette Coupe du monde, synonyme d’une quatrième étoile brodée sur le maillot de la sélection allemande, constitue finalement le fruit de plusieurs années de dur labeur pour cette génération dorée. Un ensemble de joueurs brillants, qui réussissent à la fois avec leurs clubs respectifs (en témoigne le succès du Bayern Munich et de Dortmund ces dernières années) et sous le maillot de la sélection. Avec une moyenne d’1m86 pour 80kg, cette équipe lutte aussi contre tous les clichés possibles et inimaginables, affirmant avec une bêtise crasse que seuls de petits joueurs au physique « iniestaesque » sont capables de jouer au ballon. Après s’être cassé les dents déjà à deux reprises en demi-finale en 2006 et en 2010, les Allemands y sont enfin arrivés. Ils l’ont soulevée, cette foutue Coupe du monde.

Raphaël Copin