Agée de 22 ans et mère d’une fille d’un an, Naomi Musenga a perdu la vie en décembre dernier. Négligée et moquée par deux opératrices du Samu de Strasbourg, auprès de qui elle espérait trouver assistance, la jeune femme meurt quelques heures plus tard. Alors que la polémique prend de l’ampleur, ce mercredi, une enquête préliminaire pour non assistance à personne en danger a été ouverte par le parquet de Strasbourg. Retour sur une bien triste affaire.

Les faits remontent au 29 décembre, mais la polémique enfle depuis fin avril. Naomi Musenga, 22 ans, est seule chez elle, ce vendredi 29 décembre à Strasbourg. Il est 11 heures lorsque cette mère d’une fille d’un an est prise par de fortes douleurs. Naomi appelle alors le Samu pour obtenir de l’aide. Au téléphone, une opératrice transmet à l’une de ses collègues les premières informations dont elle dispose sur la souffrante. « Elle a 22 ans, elle a des douleurs au ventre, (…) elle a de la fièvre, et ‘elle va mourir’ « , indique la première. La seconde lui répond : « Ah, c’est sûr qu’elle va mourir un jour, c’est certain. » Après ces blagues sur un ton plus que moqueur, la deuxième opératrice, visiblement bien inspirée et possédant un grand sens de l’humanité, prend en ligne la jeune femme. A bout de souffle, Naomi Musenga tente tant bien que mal d’expliquer sa situation, comme on l’entend dans un enregistrement que s’est procuré le site Heb’di. On y entend la Strasbourgeoise dire qu’elle « va très mal ».

Comme il lui a été froidement obligé, Naomi raccroche et appelle SOS médecins. Conscient de l’état critique de la jeune femme, contrairement à leurs collègues, les praticiens poussent le Samu de Strasbourg à intervenir. Arrivée à l’hôpital, elle passe un scanner mais fait deux arrêts cardiaques. Victime d’un infarctus selon les informations du Monde et Heb’di, elle est transférée en réanimation et meurt à 17h30. Après autopsie, on découvre que Naomi est morte des suites d’une « défaillance multiviscérale sur choc hémorragique » et de « l’arrêt de plusieurs organes », dont la cause peut résulter de « facteurs variés », toujours selon Le Monde.

L’opératrice suspendue à titre conservatoire

Faisant grand bruit sur les réseaux sociaux, notamment Twitter, l’affaire arrive jusqu’aux oreilles d’Agnès Buzyn. La ministre de la santé a elle aussi réagit sur le réseau social à l’oiseau bleu.

Une enquête ouverte pour non assistance à Naomi Musenga

Conséquence, l’opératrice qui avait géré l’appel au secours de la jeune mère a été «suspendue à titre conservatoire», a annoncé la direction de l’hôpital. « Une première analyse laisse à penser que les conditions de traitement de l’appel n’ont pas été conformes aux bonnes pratiques, mais seule l’enquête pourra le déterminer », a expliqué le directeur de l’établissement, qui a ouvert une enquête administrative le 3 mai. Ce mercredi, le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête préliminaire pour «non-assistance à personne en péril», a indiqué Yolande Renzi, procureure de la République, dans un communiqué.

La famille Musenga a également décidé de porter plainte. La plainte sera déposée « au plus tard vendredi, jeudi étant férié », a déclaré Me Aachour. « Ce que l’on souhaiterait, c’est qu’au-delà de l’enquête préliminaire il y ait une information judiciaire qui soit ouverte », a-t-il souligné. La famille souhaite également « connaître les causes de la mort », poursuit l’avocat de la famille en précisant que « pour l’instant, on sait qu’il y a une dégradation rapide des organes qui a conduit à la mort de Naomi, mais on ne sait pas ce qui a entraîné cette dégradation rapide ».

La rédaction d’HypeSoul adresse tout son soutien à la famille Musenga. Et espère fortement que justice sera rendue pour Naomi. #JusticePourNaomi