HypeSoul a rencontré l’un des deux fondateurs de Kreon production, Nadhir El Arabi (le second étant Florent Tiberghien), afin de nous parler de leur film entièrement réalisé et produit par Kreon et Antoine Perez.

Plutôt que de vous balancer une interview question/réponse avec des commentaires du genre *rire* quand l’interlocuteur se fend la poire, je vais tenter de vous raconter ce que Green Spleen représente pour notre génération avec, j’espère, la même intensité que l’équipe de Kreon Production.

Les prémices : Tout a commencé par l’entrée au Conservatoire, et une bande de potes de la même génération. Fraîchement diplômés du Conservatoire du XIème arrondissement de Paris, les deux fondateurs de Kreon Production ont les idées qui fusent, un budget limité et une ambition autant illimitée que mon découvert en ce moment.

Les idées qui fusent mènent à une idée particulière : Kreon étant une toute nouvelle boîte de production, le binôme se lance dans le projet ambitieux de démarrer par un long métrage. Du quasi jamais vu pour une boîte naissante, mais les deux fondateurs croient en leur projet et en ont une foi telle que celle de ton ex qui croit encore faire partie de ta vie, t’as capté la puissance de la foi du coup.

Le contexte est donc exposé, quid du long métrage ?

Green Spleen, nom choisi car le film est tourné à la campagne (Green), et le spleen, tu l’as au moins ressenti une fois dans ta vie : le premier jour de tes règles, le manque de capote quand t’es sur le point de pécho etc… En vrai, y’a pire que ça, reste concentré.

La question est de connaître la raison de ce choix ?

J’entends presque un lecteur se dire qu’elle est vite répondue.

Kreon production a voulu mettre en avant le mal-être de notre jeunesse, de celle qui passe de la vingtaine à la trentaine, un peu perdue, parfois totalement. Ou dans un cas plus intense mais très commun : penser que notre avenir est tout tracé car on n’a pas vraiment choisi, car Papa et Maman ont voulu « le meilleur pour nous », une meuf ou un mec de bonne famille, de longues et prestigieuses études, un statut cadre, un mariage qui finalement ne nous rend pas si heureux que ça etc…

Green Spleen, c’est ce psychothérapeute qui ose te mettre face à cette réalité. De façon crue, honnête, et poétique à la fois.

Tourné en été 2018, ce long métrage a été voulu « pour nous, par nous », c’est le slogan de Kreon.

C’est un long métrage qui pue la vérité, des vérités qu’on n’ose pas dire, du moins, pas trop assumer, et qui finissent par nous faire péter un plomb, à s’en faire mal, à en faire mal autrui également.

Je dois admettre que la vingtaine est surement la plus belle et la plus cruelle des périodes de nos vies, Green Spleen l’image parfaitement : le goût de la liberté est barricadé par nos plus hautes responsabilités, notre pleine indépendance nous rappelle également nos multiples contraintes, on est encore « trop jeunes pour ceci/cela » mais assez vieux pour être devenus responsables d’absolument tout.

Alors comment s’y retrouver, quand on a été trop couvé, ou même trop responsabilisé ? Quels choix nous appartiennent réellement ?

Notre rang social, notre vécu, notre sexe, notre situation financière : tout semble prédéfinir qui nous allons devenir, ou le semblant de choix restreints qu’on nous propose vicieusement, dans le genre « mets-toi en bout de table pour avoir le sentiment d’avoir réussi ta vie ».

Green Spleen est aussi réalisé dans le but de montrer qu’avoir le choix de se réveiller et donc, faire ses propres choix, est également possible. Cela engendre forcément des conséquences, comme tout acte, mais si l’envie est présente et l’ambition de son projet avec, il est possible d’emprunter une autre route que celle dont on ne voit plus le bout par lassitude et manque de passion.

Le long métrage met parfaitement en lumière ce côté si triste et si beau de ce passage de l’âge insouciant à celui de l’âge mature, dans lequel nous pouvons si bien nous retrouver.

Du coup, c’est le moment où vous allez vous demander : « où est-ce que je peux mater le film ? »

BAH JUSTEMENT, si TOI, DISTRIBUTEUR, OUI TOI, t’es intéressé par ce que tu viens de lire, t’es encore moins prêt à regarder Green Spleen !

Le film n’est pas encore disponible sur les plateformes, mais ça ne saurait tarder : là c’est le côté positif de notre génération ; celle qui croit en son projet et qui fait tout pour que ses ambitions se concrétisent (si tu lis ça et que tu doutes de tes projets, prends exemple, rien n’est facile mais tout est réalisable).

Si je devais te faire un topo sur Green Spleen, ce serait tout simplement d’arrêter de penser que l’herbe est plus verte ailleurs et de faire fructifier ton propre jardin, il y aura de belles roses, certaines avec des épines, mais ça vaut le coup.

Cela ne t’empêche pas d’arroser les beaux jardins autour de toi : de façon moins poétique ça veut dire va sur insta, partage, like et commente les teasers !! 

Sarah Z.