De retour récemment, Coyote Jo Bastard est un jeune rappeur originaire du 17ème arrondissement de Paris. Il rencontre un succès grandissant auprès de la nouvelle génération. Nous lui avons posé quelques questions.

Petite présentation pour celles et ceux qui ne te connaîtraient pas ?

Coyote Jo Bastard, Paris 17ème, c’est tout ce qu’ils ont à savoir.

Aujourd’hui, c’est quoi l’actualité de Coyote Jo Bastard ?

Une sortie de projet bientôt, une mixtape, et du coup on balance des singles en attendant.

Le premier single c’est donc Hoodboy ? Il a bien marché ?

Ouai franchement c’est un bon démarrage, des bons retours ça fait plaisir.

Comment tu abordes un morceau ?

Ça dépend, soit c’est un texte que j’aurais écrit au préalable chez moi, soit en studio, ou soit une alchimie que je vais trouver avec le beatmaker sur place et ça part Il n’y a pas une façon de faire en particulier. Ça va dépendre du jour et de l’humeur.

A l’heure actuelle dans le rap, sauf pour quelques privilégiés, il est nécessaire de sortir régulièrement des morceaux, des projets pour marquer une présence. Considères-tu cette « pression » dans ton processus de création ?

C’est une volonté, certains ne le font pas forcément parce qu’ils pensent qu’ils peuvent défendre leurs projets autrement. Moi c’est un kiffe perso donc ça ne sera jamais une pression, je voudrai toujours partager ma musique et la défendre au maximum.

Pochette du projet « L’enfer avant le paradis » de Coyote Jo Bastard
Donc il n’y a pas de pression, de se dire je dois être présent régulièrement pour rester à l’affiche ?

En vrai tout va dépendre de ton statut, et de ta façon de voir les choses. Il y a des gens qui s’en foutent totalement, qui peuvent sortir un single tous les ans et etre au top, et d’autres qui sortent des singles toute l’année et qui ne sont pas dans le top. En tout cas je ne me positionne dans aucun des camps, je fais ma musique et je la balance.

Et puis tu as un rythme particulier, on a pu le remarquer.

Ces derniers temps on était pressés avec mon équipe, le confinement a tout ralenti, on était impatients de balancer un titre comme Hoodboy par exemple.

Dans une interview pour Views, tu déclares avoir eu une envie de te lancer pour apporter une touche particulière dans le rap français après un voyage à New-York. Est-ce que tu penses que c’est indispensable de voyager pour mieux créer ?

Ce n’est pas forcément indispensable. Mais quand tu sors de ta zone de confort et que tu vas autre part, il y a une autre vibe. Par exemple, mon projet je l’ai enregistré au Canada et à Paris. J’ai fait le son Hoodboy au Canada, j’étais dans un mood un peu, une autre ambiance.

Donc tu trouves que ça aide ?

C’est bien, même pour ta culture personnelle, tu vois des choses là-bas, tu en parles. Ça apporte d’autres références, c’est comme lire des livres ou regarder des films.

Coyote Jo Bastard à Montréal, Canada.
Des voyages tu en réalises aussi dans ta musique, en 2017 tu collabores avec Sfera Ebbasta. Tu peux nous en dire plus sur les coulisses de cette connexion ?

De base, c’était un son que avec Leto, ensuite je suis allé en Italie voir Sfera, il a kiffé le son et il a posé son couplet.

Tu peux nous en dire plus sur la relation que tu entretiens avec l’artiste Leto ?

On se connait parce qu’on vient du même quartier en fait, il est trop fort Leto.

Quelles ont été tes influences, françaises ou étrangères ? Que ce soit au niveau du rap, ou de l’art en général ?

Si tu veux moi je suis un mec super éclectique, ça veut dire je vais plus écouter de la variété française que du rap.

Quel(le)s artistes par exemple ?

Clara Luciani, grand amour, plein de bisous à elle. Tu t’ouvres à d’autres choses en écoutant pas que du rap. J’aime aussi la musique africaine, des mélodies de fou. Quand ça match avec le rap, le mélange est beau.

La singularité est plus que jamais nécessaire pour réussir aujourd’hui, étant donné l’abondance des rappeurs. Qu’est-ce qui pour toi, te démarque de la masse ?

Moi j’suis un Bastard, c’est juste ça qui me démarque. Non en vrai, je n’essaie pas de me donner un style pour me démarquer des autres. Je fais ce qui me plait, et ça vient après. Je sais que dans ce projet-là, j’ai trouvé ma touche, et on saura toujours que c’est moi.

Cette abondance est aussi due à une nouvelle génération d’artistes, on t’a vu notamment collaborer avec Youv Dee, personnage unique dans le milieu, tu peux nous en parler ?

Youv Dee c’est mon frère, mon pote, je le connais musicalement et personnellement. Après il est dans son univers et ça ne bouge pas, c’est notre carré à nous.

Pour conclure, tu peux nous parler de tes envies pour le futur ?

Lancer des projets, continuer à clipper, voyager. Etre un Bastard, que tout le monde soit un Bastard.

Des collaborations que voudrais concrétiser ?

J’ai pas d’envies spéciales à ce niveau-là, toutes les personnes avec qui j’ai voulu collaborer, je les ai invité sur ma mixtape qui va sortir, donc tout va bien, j’ai pas de fantasmes pour les featurings.

Youcef B.