Zikxo est un artiste originaire de Bondy. Ses couleurs old school alliées à une image moderne lui ont permis de se démarquer. Nous l’avons rencontré à l’occasion de la sortie de son premier album Jeune et ambitieux.

Pourrais-tu te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas ?

Moi c’est Zikxo, j’ai 26 ans et j’habite à Bondy. Je fais du rap depuis l’âge de 15 ans réellement en studio. J’ai lancé une série de freestyle en 2018 qui m’a fait passer plusieurs étapes jusqu’à ce premier album Jeune et ambitieux.

Tu es dans quel état d’esprit à quelques jours de la sortie de ton premier album ?

J’appréhende, j’ai une petite pression personnelle mais je reste confiant et serein. Un peu pressé que ça sorte, j’ai besoin de le donner aux gens. On passe enfin à autre chose.

Pochette de l’album Jeune et ambitieux
Quelle était la volonté principale avec cet album ?

J‘ai tout d’abord voulu montrer une évolution. Je voulais passer un step par rapport au projet Temps et à la série de freestyles du même nom.

Il y a eu un certain temps entre ta première mixtape et ton premier album. Quel a été le processus créatif pour aboutir à Jeune et ambitieux ?

Je me suis vraiment enfermé au studio. J’ai bossé avec Guilty de Katrina Squad à Toulouse. On descendait tous les deux mois environ pour travailler. J’ai déjà beaucoup voyagé avant de rentrer dans le rap, donc ça m’a aidé.

On remarque des belles prises de risques au niveau de la voix sur ton album, est-ce que c’était un challenge pour toi ?

C’était un challenge envers moi-même. Je sais que je peux le faire. Je voulais faire de la musique pour montrer toutes les cordes que j’ai à mon arc. Le Boom Bap était la manière la plus facile pour moi de faire mon bruit. Je n’avais pas forcément le temps de bien bosser en studio. Maintenant c’est le cas, donc je peux prendre des risques.

J’ai l’impression que la mixtape Temps était encore expérimentale, et que cet album est la finalité au niveau des sonorités explorées.

Carrément. C’est pas péjoratif mais la mixtape a servi de tremplin pour mon premier album. Je voulais que mon premier projet soit différent des freestyles. J’ai donc expérimenté sur la mixtape, mais c’est vraiment abouti sur l’album.

Quel a été ton premier contact avec la musique en tant qu’auditeur ?

Zoxea à fond, les sages poètes de la rue. J’étais vraiment très jeune. On père roulait avec les sages po’. A l’école je traine avec des gens qui kiffent le mouvement Hip Hop.

Tes premiers pas dans le rap en tant qu’artistes ?

La première fois que je suis entré en studio c’était en troisième fin collège. J’ai mis dix euros et je suis allé poser un morceau avec notre groupe de potes.

Quelles ont été tes influences musicales et vestimentaires ?

J’ai écouté beaucoup de musique d’autre part après avoir fait mes armes à Paris. Aujourd’hui j’ai mon identité, mais certains codes reviennent parfois. Donc c’est tous les artistes que j’ai écouté plus jeune.

Tu peux nous parler du titre Double File avec Dinos ?

J’étais sur l’album Stamina de Dinos avec Zefor (13Block) et j’ai invité Dinos sur mon album. On voulait faire un morceau avec une autre couleur que le kickage. Le résultat est doux et mélodieux.

Le feat avec Sadek est brillant. J’ai l’impression que ce dernier reprend la même intonation de voix que dans son titre mythique Petit Prince. Est-ce que tu pourrais nous en parler ?

Tous mes invités sont des artistes dans lesquels je me ressens. Avant que j’aille chez Rec118 c’était déjà Sadek. Je savais que j’allais faire un morceau avec lui. Il fallait que notre première collaboration soit dans cet esprit. On est arrivés en studio, on s’est pris la tête pour faire ça bien.

Qu’est-ce que ça fait d’avoir une référence comme Zoxea sur son premier album ?

C’est la récompense, la vie de ma mère. C’est la récompense. Il y aura des certifs, des succès, mais le featuring avec Zoxea c’est plus que ça. A l’école j’en parlais tout le temps. Je suis trop content de l’avoir sur mon premier album.

Ta collaboration de rêve ?

J’en ai deux et elles sont impossibles. Ce serait 2Pac et Diam’s.

Interview : Youcef Benouada