Passionné de musique depuis toujours, Erwann a commencé dans le métier en composant pour d’autres artistes. C’est en 2021 qu’il sort son 1er album après 2 EPs qui lui ont permis de rencontrer son public avec ses compositions touchantes. On a pu discuter avec lui de sa vision de l’indépendance dans le monde de la musique, sa collaboration avec Nov et de ses inspirations R&B !

Salut Erwann, peux-tu te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas ? 

Je suis un artiste pop soul, auteur compositeur interprète et indépendant. Pour moi, c’est important de le mentionner parce que c’est un combat que je mène depuis pas mal d’années.

Aujourd’hui, j’ai sorti ce projet qui s’appelle « Musicothérapie« , qui est l’enfant de 2 autres projets que j’ai sortis auparavant ‘Nouvelle Ère’ et ‘Funambule’. Musicothérapie vient aujourd’hui exposer tout ce que j’aime faire dans la musique.

Ton album s’appelle Musicothérapie, est-ce que tu penses que la musique peut guérir tous les maux ?

Je l’espère oui ! Quand j’ai commencé la musique, elle a eu cet effet, c’était un peu comme une thérapie, c’était un moyen de contourner pas mal de difficultés. Et les morceaux qui m’ont donné envie de faire de la musique, c’était dans tout ça que je me retrouvais.

Tu étais dans quel mood quand tu as créé l’album ? 

Je n’avais pas forcément de direction à proprement parler, c’est venu comme ça, de morceaux en morceaux. Quand on était en studio, c’est vraiment lorsqu’on est arrivé au titre ‘Musicothérapie’, le titre que j’ai créé de A à Z en studio, que je me suis dit qu’il fallait vraiment créer un projet autour de ça. C’était instinctif, je savais que c’était tout ce qu’il y avait dans ce morceau que j’avais envie d’amener sur le projet global.

J’ai vu que tu aimes bien faire des covers de classiques du R&B en apportant ta touche perso sur les paroles en français. Dans cet album, t’as choisi d’inclure le sample de So Sick de Ne-Yo avec le morceau “Mwen ké baw love”, pourquoi celle-là en particulier ?

Si on regarde la chronologie du projet, ‘Musicothérapie’ c’est un titre très personnel et Mwen ké baw love c’est un peu la suite logique. C’est un titre que j’ai choisi une fois que le projet était terminé. J’avais envie de rajouter un cover dedans parce que c’est quelque chose que j’ai défendu pendant toute l’année dernière et pour moi c’était légitime de rajouter ce titre-là. 

Le 1er clip de Musicothérapie c’est le morceau “Je t’emmène loin” en featuring avec Nov, comment s’est passé la collaboration avec Nov ?

Nov et moi ça fait un moment qu’on se connaît, ça fait plusieurs années et on a partagé le même label. La vie et le rythme des choses ont fait qu’on a perdu contact à un moment et pendant le confinement on s’est appelés on a beaucoup échangé. Lui aussi est parti dans un combat d’indépendant et moi aussi je suis ce combat depuis un certain nombre d’années.

On a parlé de faire un titre ensemble et je lui ai envoyé l’ébauche du morceau. Instinctivement, je savais que c’était ce titre qui allait le faire tilter. Et en fait ça s’est fait de façon spontanée, il a posé de son côté, on s’est envoyé les voix. C’est vraiment le genre d’échange artistique que j’aime, un peu new wave, chacun bosse de son côté et on s’envoie, on se valide, on corrige etc. Ça s’est fait à distance mais j’ai beaucoup aimé la façon dont le titre s’est créé. 

Comment s’est passé le tournage du clip ?

C’était galère, on va pas se mentir ! On arrivait en couvre-feu et il y a eu beaucoup de restrictions. Ce qu’on voulait vraiment faire, on n’a pas pu mais au final le résultat nous plaît à tous. Ça a été assez compliqué mais je suis très content du résultat. 

Tu as intégré le morceau ‘Superwoman’ pour lequel tu as fait un mini film, un documentaire, des rencontres avec les personnes concernées. C’est quelque chose qui te tient à cœur d’avoir cette vision artistique globale sur ton travail ?

Je pense que ce n’est pas une démarche qui se prête à tous les morceaux mais quand j’ai créé ce titre, pour lequel la thématique est venue de façon spontanée, je savais qu’il fallait que je pousse vraiment plus loin le projet. Et ça a été un engrenage un peu cette démarche, de la rencontre avec la 1ère association à la dernière ou avec l’équipe de cécifoot. Ça a été une expérience humaine incroyable pour moi et pour toute mon équipe. J’ai aujourd’hui une connaissance assez approfondie de cette communauté (les personnes qui ont des déficiences visuelles). On a dû aller chercher leur confiance, on a leurs témoignages et leurs retours. Humainement, c’est une expérience qui m’a fait grandir et en tant qu’homme et en tant qu’artiste. 

Tu travaillais avant dans l’ombre en composant pour d’autres artistes, qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer sur le devant de la scène ? 

En fait le ghostwriting ça a été un choix par dépit parce que j’étais bloqué contractuellement via un label. Et la musique aujourd’hui c’est ma vie, je la vis de différentes façons. À un moment donné, je ne pouvais pas sortir de musique et il y a un coup du destin, j’ai commencé à travailler sur des projets, j’ai produit une artiste. Ça m’a animé pendant une grosse partie de ces dernières années et une fois que j’ai pu reprendre les manettes, je me suis mis à sortir mes propres titres. C’est comme ça que ça devait se passer. 

Tu es très actif sur les réseaux sociaux, est-ce que t’as réussi à rassembler une communauté fidèle ?

On est en train de consolider et de tout faire pour que les personnes qui nous suivent soient ancrées et intéressées par tout ce qu’on propose et sur la suite qui va arriver. Ça fuse dans ma tête, il y a toujours des concepts ou des nouvelles choses qui arrivent. J’essaye d’être le plus créatif possible. Il n’y a pas de calcul. Dès que j’ai une idée, j’en parle à mon équipe et on essaye de la mettre en place. On se donne les moyens de toujours réaliser ce qu’on dit. On est dans un travail sur la durée. Aujourd’hui, on est fiers de proposer ce qu’on propose et on a hâte de dévoiler la suite. 

Quel est ton morceau préféré sur l’album ?

Je fonctionne par périodes. Quand j’étais en création, j’étais beaucoup sur ‘Musicothérapie’, c’est la base même du projet. Après j’étais sur ‘Love is True’. Ils me touchent tous d’une façon différente.

La production du morceau ‘Musicothérapie’, je l’ai travaillée sur le dernier confinement. Ça fait un moment que je compose mais à travers les titres sur lesquels j’ai décidé de moi-même poser, je voulais vraiment apporter quelque chose en plus. Donc c’est un peu un style Detroit, lo-fi, très minimaliste. Je me sens à l’aise là-dedans et j’aime faire intervenir des musiciens sur les productions. J’ai fait venir Abi au saxophone sur la fin du titre. Ça a été que du feeling. Je suis parti d’un sample et après ça s’est peaufiné au studio. 

Tu as beaucoup d’influences R&B US, quel est ton regard sur le R&B en France aujourd’hui ? 

J’ai l’impression que le public français est beaucoup plus prêt pour apprécier cette musique, comparé à quelques années auparavant. Je pense qu’il y a un niveau qualitatif qui a été passé et il y a des artistes qui proposent de très belles choses. Et j’espère qu’il y en aura encore plus parce que je pense que ce créneau demande un mouvement. Au-delà d’un seul artiste qui explose, je pense qu’il y a un mouvement qui doit être créé et une fois ce mouvement créé, ça va couler tout seul. 

Quelles étaient tes influences quand t’étais plus jeune ?

J’ai beaucoup écouté Craig David. C’est vraiment en 2001, je devais avoir 11 ans, que je me suis imprégné de cette musique. Pour le côté français il y a eu Matt Houston. Et aussi cette vague de groupes d’artistes comme les Jagged Edge, 112. J’ai vraiment apprécié cette sphère R&B de 2000 à 2008.  

Est-ce qu’on peut dire de toi que t’es un Jeune Homme Élégant ? (référence au titre ‘Jeune Fille Élégante‘)

J’espère ! Pour rebondir sur ce titre-là, je suis très très content des retours dessus. C’est un peu le morceau qui amorce ce qui va sortir prochainement donc c’est un bon petit test.

C’est quoi pour toi être un artiste indépendant en 2021 ?

C’est toucher un peu à tout. Pour moi, elle est un peu révolue cette ère d’artistes où on doit tout faire et penser pour toi. Il faut essayer d’avoir un regard, le plus possible, sur son image, sa communication, sa créa, son écriture… Le côté polyvalent c’est le futur. C’est comme ça que je le vois en tout cas. 

On ne peut souhaiter qu’un futur radieux et plein de succès à Erwann. Son album est disponible sur toutes les plateformes, allez écouter ! La version Unplugged Deluxe est aussi sorti et c’est une pure merveille pour les oreilles et le cœur.