Sorti tout droit de la Sarthe, Susanoô est un artiste mystérieux, que tout le monde connait sans même avoir apercu son ombre. A la tête de hits comme « Street » de Maes ou « Sicario » de YL, le rappeur se lance maintenant dans sa propre interprétation musicale avec ICHI, son premier projet. Découvrez sans attendre les facettes de cet intriguant personnage.

C’était comment de grandir au Mans ?

J’ai vécu au Cameroun puis à Paris et je suis ensuite arrivé au Mans. Je suis arrivé dans cette ville car ma mère avait besoin de s’émanciper des grandes villes comme Paris. Grandir là-bas fut rempli de hauts et de bas mais cela m’a permis de me forger.

Comment es-tu tombé dans la musique ?

Il faut savoir que j’écris depuis toujours. J’ai commencé par écrire des poèmes et par le slam. Puis aux alentours du collège j’ai absolument voulu commencer le piano. J’ai obtenu mon premier synthé et c’est là que j’ai commencé la composition.

Quel est le premier disque que tu as acheté ?

Il s’agit d’une compilation de 4 CD de Georges Brassens.

D’où vient ton nom de scène ?

Mon nom vient du dieu des tempêtes de la mythologie japonaise. Auparavant j’avais un autre blaze mais je ne préfère pas en parler (rires).

Crédits : Anthony Ghnassia
Quelles sont tes premières influences ?

J’ai beaucoup écouté de chansons françaises. Je suis également passé par la musique africaine, en particulier celle du Cameroun mais aussi de Douala. J’ai découvert le rap sur le tard grâce à mon frère qui écoutait en boucle du Sefyu.

Comment as tu commencé le beatmaking ?

J’ai commencé un peu par hasard à la suite de l’apprentissage du piano. Quand j’ai commencé à tomber sur les difficultés que posent des logiciels comme fl studio, j’ai mis en stand-by cela pendant 2 ans. Puis par l’intermédiaire de beatmaker que j’ai longtemps fréquenté, je me suis définitivement lancé là-dedans.

Ta réaction lorsque tu as été récompensé d’un single d’or grâce au morceau “Police” de Maes ?

Cela a été un vrai choc. J’avais déjà été certifié pour mon placement sur « sicario » de YL et Ninho donc ce n’était pas la première fois que je ressentais cela. Mais pour le coup j’ai été un peu submergé par cette certification car tout s’est fait très très rapidement et j’en suis très heureux.

Quelle est ta relation avec Big Dada ?

Je l’ai rencontré en 2013 lors d’atelier d’écriture au Mans. À cette période, on ne produisait pas encore. Je le vois comme un référent pour moi mais c’est aussi un ami et un grand frère.

Parlons de ton Ep, nommé ICHI, que cherche tu à montrer avec ce premier projet ?

Ce premier projet est une porte d’entrée dans mon univers. J’ai essayé d’aboutir à un rassemblement de tout ce qui se passe dans ma vie pour le livrer sous forme de musique. Ce projet a aussi pour but de préparer les auditeurs à la suite de mon univers musical que je vais bientôt dévoiler.

Quel est ton rapport au Japon ? Qui semble beaucoup influencer ta démarche artistique.

J’ai commencé  à apprécier ce pays par l’histoire. Quand j’étais plus jeune je traînais beaucoup au CDI car j’étais fan de mythologie gréco-romaine et japonaise. Mon affection avec ce pays a continué naturellement et c’est pour cela qu’on l’a ressent beaucoup dans ma musique aujourd’hui.

C’est quoi ton manga préféré ? / Ton perso favori ?

Il y en a beaucoup que j’adore comme Dragon Ball Z, Naruto ou My hero Academia mais mon préféré reste One Piece. Mon personnage favori est Zoro Roronoa. 

On ressent une grande honnêteté à travers tes textes, comme par exemple lorsque tu abordes ton enfance, plus marqué par l’école que par la rue. Est-ce un facteur important pour toi ?

Chaque morceau de mon projet est une partie de moi. J’essaie de ne pas travestir mes pensées pour livrer la partie la plus honnête de moi-même. Maintenant que j’y pense, il y a une partie de ma vie que je n’ai pas encore pu retranscrire artistiquement. Il faut encore que je travaille dessus mais l’honnêteté est un facteur essentiel pour moi dans la musique.

Ton ep est également teinté d’une certaine nostalgie. La musique est-elle un moyen d’évacuer tes pensées négatives ?

Dans la vraie vie, je suis quelqu’un qui a du mal à montrer ses émotions. La musique me sert donc d’exutoire de mes pensées. Sortir un morceau et comme une libération de mes émotions ce qui me permet de me dévoiler auprès de mes auditeurs mais aussi auprès de mes proches.

Tu es très versatile dans tes choix instrumentaux. Comment trouves tu toute cette inspiration ?

Dans tout ce que j’ai vécu et tout ce qui m’a plu dans ma vie. J’essaie de ne pas me donner de limites et de ne pas me restreindre à un format unique.

Pour finir, quelle est ta collaboration de rêve ?

Je dirais Stromae. C’est pour moi un artiste objectif qui a une vision de la musique particulière. Collaborer avec lui serait un accomplissement inouï. 

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